1867
Huile sur toile
97 x 128 cm - 38 1/4 x 50 1/2 in.
Signé et daté en bas à droite : F. Bazille, 67
Genève, Association du musée du Petit Palais, Suisse - Inv. 10748
Dernière mise à jour : 03-04-2022
Référence : MSb-25
Famille de l'artiste, Montpellier - Emile Teulon, époux de Pauline des Hours, cousine de l'artiste, Montpellier - Mme Romans, Montpellier, 1938 - Georges Romans, Montpellier - Sternberg Galleries, Chicago - Musée du Petit Palais, Genève, 1969.
Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 24 - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 26, repr. p. 68 - Paris, musée Marmottan Monet, 2003-2004, cat. 12, repr. p. 51 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 32, repr. p. 235 et p. 105 [Les références sont du catalogue en français].
Poulain, Bazille et ses amis, 1932, n° 16, pp. 69, 84-85, 214 [Sous le titre : Réunion de famille] - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 18, pp. 37-41 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Sarraute, Cat. exp. galerie Wildenstein, Paris, 1950, n° 24 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 19, p. 174 [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 26, repr. p. 68 - Tribune des Arts, [Magasine de la Tribune de Genève], mars 1983, Trésors du Petit Palais (repr.) - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 22, p. 162 [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Michel, Bazille, 1992, pp. 137, 156 - Cat. exp. Montpeellier, New York, 1992-1993, fig. 57, repr. p. 107 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, pp. 97-98 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 25, repr. p. 144 - Pitman, Bazille : Purity, Pose and Painting in the 1860s, 1998, pp. 87-89 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 32, repr. p. 235 et p. 105 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 25.
Commencée pendant l'été 1868, La Terrasse de Méric, qui a parfois reçu le nom de Première réunion de famille, porte da date de 1867, date à laquelle l'oeuvre fut envoyée au Salon. Nous retiendrons donc cette date officielle de 1867 pour ce tableau qui n'est pas préparatoire pour La Réunion de famille.
La maison est parfaitement reconnaissable - elle reste inchangée aujourd’hui - avec sa forme en équerre et ses fenêtres en arcades. En bas à droite de la porte ouverte, les fenêtres éclairent la serre de Méric devant laquelle on distingue un jardinier avec un arrosoir. Une grande treille orne toute la façade de la maison. Enveloppant celle-ci, un immense marronnier projette une ombre rafraîchissante sur toute la terrasse : dans le coin de la maison, un grand vase qui existe toujours.
Plusieurs personnages animent cette scène. A droite, quatre personnes sont assises autour d’une table de fer, table qui réapparaîtra dans La Réunion de famille. Deux jeunes filles cousent attentivement tout en écoutant la conversation de leurs voisins. Une femme plus âgée parle avec un homme de grande taille, qui tient un chapeau de la main droite, et que l’on voit quasiment de profil. Selon Marandel, il pourrait s’agir de Bazille lui-même; il en a la taille et le visage. Nous le croyons aussi, contrairement à Sarraute pour qui Bazille pourrait être le grand personnage tenant le bras de la femme à l’ombrelle et se dirigeant avec elle vers la porte de la maison. Près de cette porte, deux personnages indistincts sont assis, le dos tourné au vase. En résumé, il y a tout lieu de penser que les personnages sont les membres de la famille auxquels Bazille vouait une affection profonde. Enfin, à gauche du tableau, une petite fille assise regarde jouer deux chiens. Ceux-ci ne figuraient pas au départ dans le tableau puisque Bazille écrit à ses parents à la fin de janvier 1867 : « J’ai retouché ce dernier. J’y ai ajouté deux petits chiens, et j’ai refait les têtes de Pauline et de Camille qui n’allaient pas bien ».
Bazille n’a pas porté ses efforts sur le dessin des personnages. Les visages sont ici simplifiés. Seules les robes sont finement dessinées.
Selon Marc Bazille, le frère de l’artiste, le tableau a été endommagé par le feu dans des circonstances que nous ignorons. Longtemps resté dans sa famille, il fut acquis par le Petit-Palais de Genève en 1969. Selon les informations communiquées par le restaurateur de ce musée, le tableau aurait été retouché après avoir brûlé mais aurait ensuite subi une « seconde restauration [...] qui recouvrait la presque totalité de la toile et rendait méconnaissable l’œuvre du peintre ». Le nettoyage du Petit-Palais fit apparaître la petite fille et les deux chiens de la partie gauche. Malgré toutes ces restaurations - ou sans doute à cause d’elles - La Terrasse de Méric laisse un sentiment mitigé. En effet, de tels tons monochromes ne sont pas habituels chez Bazille. On dirait que les roses de la façade ruissellent et que les bleus sont artificiels.
En 1866, Bazille rapporta la toile à Paris et la montra à ses amis qui lui en firent de grands compliments. Aussi se décida-t-il à l’envoyer au Salon de 1867 avec les Pots de fleurs. Mais les deux tableaux furent refusés.
Tout comme pour La Réunion de famille, ce tableau est une image sociale qu'entend souligner Bazille. Sans doute très différent de l'œuvre originale - en tous les cas dans ses tonalités -, il souligne la douceur de ce moment de vie familiale.
