1866-1867
Huile sur toile
128 x 168,9 cm - 50 3/8 x 66 1/2 in.
Houston, Houston Museum of Fine Arts, Etats-Unis - Inv. 76.236
Dernière mise à jour : 03-04-2022
Référence : MSb-26
Famille de l’artiste - Frédéric Bazille, neveu de l’artiste - Collection particulière - Jacques Fischer, Paris - The Museum of Fine Arts, Houston (The John A. and Audrey Jones Beck Collection).
Montpellier, Exposition internationale, 1927, Rétrospective Bazille, n° 32 [Sous le titre Parc de Méric] - Montpellier, musée Fabre, 1941, n° 22 - Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 19 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 11 - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 19, repr. p. 58.
Poulain, Bazille et ses amis, 1932, n° 22, pp. 86, 100, 215 - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 14, pp. 29, 103 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 1, pp. 63, 116, 133-134, 149, 152 et p. 177, n° 2 (repr.) [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 19, repr. 58 - A Guide to the Collection, The Museum of Fine Arts, Houston, 1981, n° 178 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 7, pp. 60, 113, 130, 146 et p. 166, n° 30 (repr.) [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Michel, Bazille, 1992, p. 156 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 72 (repr.) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 26, repr. p. 145 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, fig. 13, repr. p. 33 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 26.
Dans le parc de Méric, un jeune homme arrose des fleurs. A gauche, à peine esquissée, une femme, agenouillée, semble en cueillir. C’est Le Petit Jardinier dont parle Bazille dans une lettre d’août 1866 : « S’il fait trop chaud pour aller à Aigues-Mortes, je remettrai ce petit voyage au mois d’octobre avant les fortes chaleurs [Lapsus ou erreur de transcription, il faut comprendre « après les fortes chaleurs »] et je pourrai reprendre ma vue de Méric avec un jardinier, que j’avais abandonnée l’année dernière ».
Il existe deux dessins préparatoires pour Le Petit Jardinier, tous deux dans l’album RF 5259, folio 29 recto Etude pour Le Petit Jardinier et folio 55 verso Etude pour Le Petit Jardinier. A vrai dire, le premier n’a de commun avec le tableau que son sujet. Le second s’en rapproche davantage, mais de notables différences subsistent : de ce dernier dessin au tableau changent le massif de fleurs et, plus encore, le personnage et son mouvement. L’arroseur du dessin est un homme d’âge mûr, avec un chapeau à larges bords, une chemise serrée à la taille par ce qui semble être une ceinture. L’arroseur du tableau tient beaucoup plus du jeune homme de bonne famille. Il en a les attributs vestimentaires : chapeau élégant, chemise et pantalon aux couleurs plus citadines que paysannes. Ces différences nous portent à croire qu’il ne s’agit peut-être pas du même personnage. Une année s’est écoulée entre le moment où Bazille a commencé son tableau et celui où il le reprend. Cela peut expliquer qu’il n’ait pas retrouvé le même modèle. Du dessin au tableau change aussi le paysage. Le dessin laisse apparaître un jardin clos, alors que, dans la peinture, le jardin est largement ouvert. On y voit un superbe massif de lauriers-roses, comme dans le tableau de ce nom, avec, à droite, un cèdre aux larges branches.
C’est l’harmonie des couleurs qui fait du Petit Jardinier un tableau attrayant. D’abord la chemise rose du jardinier et son pantalon beige clair, ensuite l’énorme massif de lauriers, le tout dominé par un ciel bleu limpide, à peine taché de quelques nuages blancs. L’atmosphère est véritablement languedocienne.
L’idée de Bazille est d’intégrer harmonieusement son personnage dans le paysage. Il y parvient grâce aux couleurs et à une technique enlevée qui s’exprime dans les premiers plans et dans le cèdre. Bazille a-t-il repris ou retouché son tableau ? Il ne le dit pas mais le tronc du cèdre est coupé par une ligne horizontale, vraisemblablement rajoutée.
Une dernière question se pose : Bazille a-t-il laissé cette œuvre inachevée ? Si l’on en juge par la taille du tableau, il avait l’intention d’en faire une œuvre importante. On peut alors penser qu’en un an, ses intentions ont évolué. Il se peut aussi que, dès ce moment, il ait eu en tête de faire Les Lauriers-roses.
Dans Le Petit Jardinier, on respire les parfums du Jardin en fleurs à Sainte-Adresse de Monet qu'il exécuta lui aussi en 1866.
