Historique
Peint à Aigues-Mortes en juin 1867 - Famille de l’artiste - Marc Bazille, frère de l’artiste - Mme Meynier de Salinelles, sa fille, née Laure Bazille - Marc Meynier de Salinelles, son fils, 1942 - Vente Paris, Palais Galliéra, 19 juin 1963 [n.n.] - National Gallery of Art, Washington, 1985 (Collection M. et Mme Paul Mellon).
Expositions
Paris, Grand Palais, Salon d'automne, 1910, Rétrospective Bazille, n° 12 - Montpellier, Exposition internationale, 1927, Rétrospective Bazille, n° 12 - Paris, Association des étudiants protestants, 1935, n° 3 (repr.) - Grenoble, musée de Grenoble, 1936, Centenaire de Fantin-Latour, n° 507 - Paris, galerie des Beaux-Arts, 1937, n° 53 - Montpellier, musée Fabre, 1941, Centenaire de Frédéric Bazille, n° 21 - Londres, Royal Academy of Arts, 1949-1950, n° 251 - Paris, galerie Wildenstein, 1950, Rétrospective Bazille, n° 32 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 21 - Washington, National Gallery of Art, 1966, French Paintings from the Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, n° 112, repr. p. 126 - Paris, Grand Palais, 1994, p. 331, Impressionnisme. Les origines 1859-1874, n° 6,p. 331 et repr. pl. 112, p. 331 - New York, Metropolitan Museum of Art, 1994-1995 [La même exposition - Les références sont du catalogue en français] - Paris, musée Marmottan Monet, 2003-2004, cat. 13, repr. p. 53 - Kansas City, Saint Louis, 2013-2014, n° 38 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, n° 36, repr. p. 238 et pp. 124-125 [Les références sont du catalogue en français].
Bibliographie
Poulain, Bazille et ses amis, 1932, n° 21, pp. 87-88, 214-215 - Descossy, Montpellier, berceau de l'impressionisme, 1933, pp. 22-23 - Poulain, L'Art et les artistes, 1934, p. 317 - Gillet, Le Trésor des musées de province : le musée de Montpellier, 1935, p. 239 - Poulain, Arts de France, 1947, p. 123 - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 22, p. 50 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Sarraute, Cat. exp. galerie Wildenstein, 1950, n° 32 - Sarraute, Arts, 1950, p. 8 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 24, pp. 112, 175-176 [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Allier, Lettres françaises, oct. 1959 - Daulte, Connaissance des Arts, déc. 1970, pp. 87-91, repr. p. 86 - Champa, Studies in Early Impressionism, 1973, fig. 120, pp. 86-87 - Daulte, 1992, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, pp. 107, 110, repr. coul. p. 108 et pp. 164-165, n° 27 (repr.) [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Michel, Bazille, 1992, p. 145 - Daulte, 1992, n° 27, repr. p. 164 et p. 108 - Jourdan, Cat. exp. Montpellier, New York, 1992-1993, fig. 46, repr. p. 102 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, pp. 106-108, 126 (repr.) - Tinterow, Cat. exp. Paris, New York, 1994-1995, n° 6, pp. 84, 331-332 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 33, repr. p. 155 - Pitman, 1998, Bazille : Purity, Pose and Painting in the 1860s, pp. 130-132 - Kelly, Cat. exp. Kansas City, Saint Louis, 2013-2014, n° 38, pp. 25, 142, 144 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, cat. 36, repr. p. 238 et pp. 124-125 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 33.
« Sur une grande toile, je vais faire les murs de la ville se réfléchissant dans l’étang au coucher du soleil », écrit Bazille en mai 1867. D’un séjour à Aigues-Mortes, il est déjà question en 1866, mais le projet ne se réalise que l’année suivante. C’est alors que Bazille peint les Remparts d'Aigues-Mortes du côté du couchant.
Les remparts se présentent à nous avec, de chaque côté, des tours défensives, la Tour Constance, la Porte des Remblais et la Tour des Bourguignons, témoignages d’un passé chargé d’histoire. L’eau calme de la lagune vient lécher le pied de cette paroi médiévale. Sur l’eau, des bateaux à voile sont amarrés à l’abri du vent. À gauche, quelques maisons basses en partie cachées par un petit bois et un moulin aux ailes immenses et frêles. Bazille s’est donc éloigné d’Aigues-Mortes, « enjambant » la lagune pour exécuter un paysage cette fois panoramique. Il a mis une certaine distance entre lui et les remparts grâce à cette étendue d’eau sage qui renforce l’horizontalité déjà marquée par les remparts. L’eau verdâtre vient mourir sur le rivage en vaguelettes. Les rayons du soleil couchant frappent la Tour des Bourguignons qui se reflète dans l’eau. A l’horizon, de rares nuages, bas et moutonneux, troublent la limpidité du ciel bleu azur.
La touche est de la même veine que dans la Porte de la Reine à Aigues-Mortes. On la remarque essentiellement au premier plan, ce qui fait dire à Poulain qu’elle fait « prévoir les plus heureuses transparences de Sisley » [Poulain, 1932, p. 87]. Poulain trouve cependant « les remparts et les voiliers lointains... durs, lourds, sous le ciel verdi ».
Il existe plusieurs dessins préparatoires pour les tableaux d’Aigues-Mortes. Aucun ne semble vraiment destiné aux Remparts d’Aigues-Mortes du côté du couchant, mises à part les Etudes de bateaux. Comme le précédent, ce tableau d’Aigues-Mortes s’insère parfaitement dans la tradition de Bazille mais il s’éloigne lui aussi du classicisme pour se rapprocher de l’impressionnisme. Quoiqu'il en soit, ce tableau est le plus clair, le plus lumineux des trois exécutés à Aigues-Mortes.